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Les œuvres de Dario Urzay ne ressemblent à aucune autre et ne semblent faire allusion à aucune tradition picturale ou forme déjà connue. Elles sont le résultat d’une alchimie étrange, une peinture sans pinceau, résultat de l’expérimentation de procédés physiques et techniques et de la manipulation d’images photographiques, vidéos et digitales, une peinture produite grâce à un hasard maîtrisé par des connaissances techniques et une rigueur conceptuelle.
L’artiste verse sur des panneaux de bois posés au sol des pigments mélangés à différents matériaux liquides, et fait osciller le tableau. Laissant ainsi agir les lois de la gravité et les processus chimiques, la peinture coagule sur la surface d’images produites par le mouvement d’une caméra, d’un appareil photographique ou d’un ordinateur. Le procédé, bien que complexe et délicat ne représente cependant pas la finalité de l’œuvre. L’image ainsi obtenue est en effet recouverte d’une couche de vernis transparent, généralement brillant, de nature à unifier la surface du tableau et à éliminer toutes traces autorisant une reconstruction de sa réalisation. La surface brillante et les couleurs saturées, des rouges sanguins, presque noirs, des bleus cosmiques, des ocres dorés, font office de miroir. Le spectateur s’y reflète et doit ainsi se déplacer pour observer l’œuvre dans sa totalité, même si son mystère reste entier.
Bien qu’abstraite, intemporelle et de texture immatérielle, la peinture de Dario Urzay évoque la nature dans ses différentes échelles: le cosmos et le microcosme, le fragment de paysage et le paysage lointain. Une image de la structure organique interne émerge à travers une vision panoramique, suggérant les membranes et circuits veineux, représentation du fluide corporel dans une vision réaliste imaginée. Ces images semblent être issues de la science, de la connaissance physique et biologique, représentations quasi réalistes, mais “Natures mortes” de sujets inexistants, elles mettent en avant notre inclinaison à vouloir reconnaître certaines matières.
Pour sa seconde exposition à la galerie Xippas, Dario Urzay présente un ensemble de peintures récentes qu’il nomme “peintures négatives”, faisant ainsi référence aux notions développées par la photographie, présentes à la fois dans le processus de réalisation et dans la lecture de son œuvre. Le renvoi à la photographie est systématique car si l’œil du spectateur semble reconnaître une image photographique, et donc le réel, alors le subconscient pourra lire autre chose qu’une composition abstraite et reconnaître une image qui lui semblera familière ou déjà vue sur les planches d’un atlas ou à travers la lentille d’un microscope.
De nationalité espagnole, Dario Urzay est né en 1958 à Bilbao. De 1977 à 1982 il étudie les Beaux-Arts à l’Université du Pays Basque. De 1989 à 1998, Il vit entre New York et Bilbao. En 2000, la Sala Rekalde de Bilbao lui consacrait une importe exposition personnelle regroupant les œuvres réalisées depuis 1997. Il est régulièrement exposé par la Galerie Elba Benitez à Madrid. En 1996 il participait à l’exposition Nuevas Abstracciones, présentée au Palacio Velasquez à Madrid, au MACBA, Barcelone, et à la Kunsthalle de Bielefeld en Allemagne.