Georges Eliades peint des objets extraits d’un quotidien banal et familier. Les objets schématisés, pour n’en garder que l’essentiel, sont liés dans des compositions qui peuvent à première vue sembler absurdes, mais qui sont cependant basées sur une réflexion complexe dont l’origine serait l’espace mental de production des signes. Eliades montre que le tableau est avant tout une surface immatérielle, qui ne relève pas seulement de la vue, mais aussi du langage.

Pour l’artiste, la mise en place de stéréotypes et d’une vision globale du monde est le révélateur de l’immobilité et du non-sens dont nous faisons aujourd’hui l’expérience, à une époque où tout se passe en même temps et au même lieu, dans une société qui veut désespérément avaler et assimiler, voire imiter, toutes les différences. Le souci n’est donc pas de représenter une réalité formelle mais à travers des simulations de créer de nouveaux sens, un langage autonome et non orienté tout en restituant aux objets leur signifiant originel; prendre de la distance par rapport aux choses pour redécouvrir la définition dont elles seraient issues.
Dans la peinture de Georges Eliades, même si les objets se côtoient sur la même surface, ils ne semblent pourtant pas être issus du même espace physique; la vision est fragmentée, l’objet se veut autonome et parfois même sans rapport d’échelle, appuyant ainsi une vision où seule la forme serait vraie.