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Utilisant des supports aussi variés que la photographie, la vidéo, le collage et le dessin, entre bricolage et technologie de pointe, Koen Theys détourne le monde de son contexte habituel pour créer un autre quotidien décalé et souvent absurde, dénué de toute utopie, où seul l’humour est salvateur. Ses images dévoilent une prolifération presque anarchique nous faisant penser au développement d’un virus.
Les objets et les corps sont atteints de névroses et se laissent inconsciemment contaminer. Depuis sa première exposition en 1996 à la Galerie Xippas, Koen Theys s’éloigne de plus en plus du faire pour s’approprier les images faites par d’autres et les transformer.
Pour cette nouvelle exposition personnelle, il présentera deux vidéos récentes:
“Études médiatiques d’après Heinrich Hoffmann”, 2001
Vidéo, DVD, 1 min 12, projection en boucle
du 9 au 23 février
“Études médiatiques, d’après Heinrich Hoffmann” a été réalisée à partir de 20 photographies de Hitler. Ces clichés, datant de 1927 ont été pris en studio par Heinrich Hoffmann, son photographe particulier, afin d’étudier certaines poses et attitudes susceptibles d’être utilisées par le dictateur lors de ses apparitions publiques. Chacune de ces images est de nature théâtrale: le visage et les attitudes sont imprégnés de tragédie et les gestes sont accentués. Par des effets de morphing et de superposition d’images, Koen Theys réutilise ces clichés et nous donne à voir une chorégraphie burlesque, dans laquelle Hitler, antihéros aliéné et lamentable, souffre de schizophrénie et se dédouble à l’infini. Il y danse une pantomime, prenant parfois les allures d’une ballerine grotesque de tragi-comédie.
“Mouvement académique”, 2000
Vidéo, DVD, 6 min 40, projection en boucle
du 26 février au 9 mars
“Mouvement académique” a également été construite selon le procédé de la superposition d’images. Cette fois ci l’artiste a utilisé les photographies d’un manuel, intitulé “nus pour artistes”, illustrant un ensemble de poses académiques destinées aux cours de dessins d’après modèle vivant. Les corps se mettent en mouvement et se déforment selon une chorégraphie réglée grâce au morphing. Ils se multiplient à l’infini, répétant insatiablement les mêmes attitudes inconscientes, et se transforment en monstres hybrides contaminés par les règles conventionnelles de l’académisme.
