Lucas Samaras – Sittings
Lucas Samaras
Sittings
04.05.00 → 20.06.00
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Lucas Samaras, Vue de l'exposition "Sittings", 2000 ” width=”1050″ height=”1050″ class=”size-full wp-image-14434″ /> Lucas Samaras, Vue de l’exposition “Sittings”, 2000 [/caption]
La Galerie Xippas présente l’œuvre de Lucas Samaras à travers une rétrospective de la série des Sittings 8 x 10, photographies polaroïds réalisées entre 1978 et 1980 faisant suite à la série des Photo-transformations (1973-76) présentée à la galerie en 1997, série d’autoportraits réalisés dans son atelier/appartement de New York.
Comme dans toute son œuvre photographique et ceci depuis les Autopolaroïds (1969-71), Lucas Samaras utilise son corps et l’intimité de son espace de vie comme mesure du temps et célébration de l’artiste lui-même. Par cette répétition obsessionnelle du moi, attitude égocentrique et narcissique, l’artiste s’offre au spectateur dans un acte d’érotisme et de violence, épousant tous les rôles, constituant un répertoire de toutes les identités imaginées ou fantasmées. Dans les Photo-transformations, il se représente la plupart du temps nu, dans des positions de défensive permettant de cacher son intimité, ou par des procédés d’altération de l’image déformant l’apparence et l’anatomie, violentant l’image jusqu’au sadomasochisme.
Artiste de chambre, Lucas Samaras a toujours utilisé son appartement comme le décor et le lieu de recherche de ses mises en scène, perçu aujourd’hui comme la signature de l’artiste pour l’éternité ; un lieu de culte pour l’artiste, une célébration du temps et de l’inévitable.
Dans la série présentée aujourd’hui, Lucas Samaras fait entrer le modèle dans l’intimité de son salon qui n’était jusqu’alors qu’un décor pour lui-même. Les faisant poser nu, alors que lui-même est habillé, il apparaît en bordure du tableau avec le regard distant d’un impresario, index vivant du temps et de son travail. Portraits ou autoportraits là réside toute l’ambiguïté du travail.
Les modèles, des personnages importants du milieu de l’art new-yorkais (artistes, conservateurs, critiques d’art, collectionneurs, galeristes) ou des intimes (amis, enfants, couples, médecins), posent devant l’objectif avec pour seul masque une chaise, les lumières filtrées -couleurs primaires faisant référence à la peinture- et le décor surchargé habituel aux photographies de Lucas Samaras; ajoutant un autre chapitre à l’histoire du portrait. Le cadrage laisse apparaître le dispositif d’éclairage, cherchant à ne rien dissimuler du procédé. Les modèles ne sont pas ici pour eux-mêmes mais, peut-être encore davantage que les autoportraits, pour célébrer l’artiste et son œuvre.
Lucas Samaras absorbe l’autre dans sa propre représentation et son propre imaginaire. Il le contrôle parfaitement, le soumet, lui donnant pour seul moyen de se cacher une attitude infantile pour les uns, une fausse froideur pour les autres. Pourtant le ton n’est pas au voyeurisme, pas plus qu’il ne l’était à l’exhibitionnisme dans les séries précédentes. Le regard est sans compassion comme il avait pu l’être pour lui-même. Chaque série est une nouvelle étape dans le processus de compréhension de l’art et de soi-même. Seul l’artiste est impliqué, l’idée propre de ces images est que de l’autre devient par le biais de la représentation un autre miroir pour soi-même.
Un catalogue, accompagné d’un entretien de Catherine Francblin avec Lucas Samaras, a été édité à cette occasion.